Pôle Soummam

Restitution de l’étude de marché de consommation de l’huile d’olive d’Algérie

Le 29 mars 2022, le PASA Pôle Soummam a tenu à l’hôtel Golden Tulip, la restitution sur l’étude de marché de la consommation et la production de l’huile d’olive de Kabylie, une première sur le sujet depuis plus de trente ans.  Cette étude  capitale pour l’avenir de la filière permettra d’analyser les tendances de la consommation d’huile d’olive,  d’étudier les comportements des consommateurs algériens, et d’observer la différence entre la consommation en Algérie et auprès de la diaspora.


Restitution de l’étude par PwC et IMMAR

A cet effet, l’événement rassemblant l’ensemble des acteurs de la filière oléicole, oléiculteurs, oléifacteurs et spécialistes divers, a présenté la  restitution sur la consommation et la production de l’huile d’olive en Algérie, une enquête réalisée par PriceWaterHouseCoopers Algérie (PwC)  et le cabinet d’étude IMMAR. Au programme, les participants  ont eu l’occasion d’assister à une séance de dégustation  pour  sélectionner leur huile favorite parmi trois échantillons d’huiles représentatives de la production de Kabylie (Béjaia, Tizi Ouzou et Bouira). Un jury était présent afin de livrer ses conclusions sur les trois échantillons dégustés. Par ailleurs, des professionnels de la santé et de la gastronomie sont intervenus pour parler des bienfaits de l’huile d’olive sur la santé. L’événement a été également un lieu d’échange entre les acteurs associatifs, coopératifs et professionnels sur les conséquences des pratiques des oléiculteurs et oléifacteurs sur la qualité.


Séance de dégustation par le jury de l’évènement

Focus sur l’étude :

 Pour étudier la consommation nationale, l’échantillon s’est concentré sur 1737  foyers questionnés, répartis sur 4 régions représentatives de l’Algérie (les pôles urbains, la région de la Kabylie, les hauts plateaux et le Sud).

Quant à la consommation de la diaspora, 317 foyers ont été questionnés réparties dans 7 pays en Amérique du Nord et en Europe.

 L’étude de marché relative à la production de l’huile d’olive a également mobilisé les acteurs de la filière oléicole avec près de 130 moulins interrogés et 30 producteurs du circuit court, et ce, dans le but d’analyser : les tendances et pratiques de la production d’huile d’olive dans la région de Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou ; les canaux d’approvisionnement des transformateurs/moulins ; la commercialisation et la mise en marché des producteurs ; les freins à l’export et enfin l’analyse de la chaîne de valeur de l’huile d’olive de Kabylie.

Ainsi, les principaux constats de cette étude ont mis en évidence les résultats suivants :

–        Un foyer algérien consomme d’avantage les autres huiles végétales (colza, tournesol etc…) que d’huile d’olive, alors que la part de consommation de l’huile d’olive chez la diaspora algérienne est supérieure à celle des autres huiles végétales.

–        l’Algérie se positionne parmi les petits consommateurs selon les standards de consommation méditerranéens avec une consommation nationale annuelle inférieure  à 6 litres par tête contre 10 litres par personne pour la diaspora algérienne et plus de 12 litres pour la Kabylie.

–        Traditionnellement, la majorité des consommateurs d’huile d’olive privilégient l’approvisionnement en huile d’olive de Kabylie via une relation à proximité des lieux de production.

–        L’huile d’olive de Kabylie bénéficie d’une excellente réputation et les consommateurs lui restent fortement attachés.

–        Le consommateur algérien perçoit l’huile d’olive consommée comme étant de très bonne qualité, il n’est donc pas enclin à changer ses habitudes. Alors que le consommateur issu de la diaspora est plus mature et plus enclin à un changement d’habitude.

–        Les raisons de consommation de l’huile d’olive sont principalement liées à la santé pour le marché national, alors que la diaspora priorise le goût.

–        Les consommateurs attendent une baisse du prix de l’huile d’olive, un goût plus distinct et une meilleure qualité.

Quant aux conclusions principales relatives à la production de l’huile d’olive de Kabylie, l’étude a exposé les constats suivants :

–        La grande majorité des oléifacteurs questionnés utilisent leur propre production d’olives.

–        La trituration traditionnelle est ancrée dans les traditions locales et dans les savoir-faire techniques et socio-culturels.

–        La commercialisation se fait principalement au niveau local, directement auprès des huileries. La quasi-totalité de l’huile d’olive proposée sur le marché emprunte le circuit informel, sans recours à un circuit de distribution structuré.

–        L’huile d’olive de Kabylie correspond aux goûts des consommateurs régionaux et nationaux mais ne correspond pas aux normes établies à l’international.


Echanges sur l’étude de restitution avec de gauche à droite, Yamina DERDAH, experte agronome, Olivier RIVES, chef de projet PASA pôle SOUMMAM, Rachid SADI, directeur du bureau d’études IMMAR et Ali FERRAH, directeur de l’INRAA.  
 

En Algérie, les secteurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire revêtent une importance primordiale dans l’économie nationale, notamment la filière oléicole, qui est considérée comme une filière stratégique par le gouvernement. La production d’huile d’olive marque fortement la vie sociale, économique et culturelle, notamment dans les trois wilayas du projet, Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira. La production couvre principalement les besoins de consommation locale et repose majoritairement sur des petites exploitations familiales polyvalentes. Par ailleurs, l’indivision du foncier, les difficultés d’accès aux prêts ainsi que le manque de formation adaptée freinent le développement de ces exploitations familiales et leur insertion dans la filière oléicole.

S’exprimant sur cette étude, Mr. Olivier RIVES, coordinateur du PASA Pôle Soummam a déclaré : « Les conclusions de cette étude sont capitales pour le programme et plus généralement pour la stratégie nationale concernant l’oléiculture, elles nous permettent de mieux cerner les leviers de changement pour les professionnels, à l’amont comme à l’aval de la filière, et d’esquisser des pistes concrètes d’activités sur les problématiques de commercialisation, de marketing et d’export. En 2021 et 2022, le PASA Pôle Soummam continuera de contribuer à ces discussions et soutiendra un certain nombre d’initiatives économiques innovantes alignées sur les constats de cette étude. »